LA SYMBOLIQUE DES ARBRES
De tout temps et partout, les arbres ont suscité le respect des hommes. On les soupçonnait d’abriter des entités mystérieuses, de porter chance ou d’attirer la foudre, c’est selon. Pour certains, il y aurait même des correspondances plus intimes : montre-moi ton arbre préféré je te dirai qui tu es…
BOULEAU
La finesse de sa silhouette et sa rusticité en ont fait un symbole du renouveau, d’autant qu’il s’agit d’un arbre de lumière, qui pousse dans les clairières. Se fouetter avec ses rameaux tonifie la peau au sauna. Sa sève récoltée au printemps est employée pour des cures réputées. En bref, un arbre dédié à ceux qui rêvent de jeunesse éternelle.
CHENE
Force et solidité faites arbre. Au temps d’Homère, il abritait l’oracle qui interprète le bruissement de ses feuilles sous le vent. Les druides l’avaient aussi en grand respect et, pour eux, un beau chêne était l’équivalent d’un temple. A réserver aux jardiniers qui croient en l’avenir.
ERABLE
Messager des dieux pour les Celtes, cet arbre a quelque chose de débridé, de communicatif, d’enthousiasmant. Il exprime la liberté alliée à l’indépendance. Il suffirait de s’allonger sous cet arbre pour retrouver le tonus face aux tracas de l’existence…
FRENE
L’un des arbres les plus porteurs de symboles et de légendes. Yggdrasil pour les Vikings, il symbolise le monde, et est à la base de multiples contes d’autant qu’il héberge l’aigle et l’écureuil, nourrit les cerfs et les chèvres d’Odin. Apprécié par les femmes, on dit même qu’il peut les aider à faire battre le cœur de l’être cher.
OLIVIER
Sa longévité et la richesse potentielle qu’il représente lui valent d’incarner la force, la sérénité, la fécondité. Consacré à la déesse Athéna, il est un vrai symbole de paix, surtout quand un rameau est porté par une colombe. Pour les optimistes qui misent sur un avenir radieux.
PIN PARASOL
Double symbole car sa sobriété évoque la ténacité, la capacité de résister, bref l’amour de la vie. Mais il est aussi planté aux abords des cimetières, peut-être pour son ombre apaisante. Ce parasol vivant invite à partager les bons moments entre amis.
POMMIER
Outre son côté rassurant, en pensant aux futurs paniers de fruits, cet arbre symbolise la sagesse, la révélation de la connaissance, mais aussi l’amour. Eve, dit-on, aurait cueilli la pomme sur l’arbre de la connaissance. Pour les gourmands et les curieux de tout.
SAULE
Arbre de la Lune et de l’eau, il est aussi un symbole d’immortalité car le moindre rameau s’enracine. Pour les poètes romantiques, dont Alfred de Musset, c’est l’arbre de la mélancolie et du souvenir empreint de tristesse. Il entraîne au rêve, mais correspond aussi aux esprits attirés par l’absolu.
SORBIER
A une lettre près, on retrouve le mot sorcier. De fait, c’était un arbre de magie banche, talisman contre la foudre et les sortilèges. Un fouet au manche en sorbier permettait de dompter les animaux furieux. Idéal pour placer le jardin et la maison sous les meilleurs auspices.
TILLEUL
Arbre apprécié pour son abondante miellée, il ombrageait le sanctuaire de Zeus. Avant même qu’elles finissent en tisane, ses fleurs parfumées incitent au calme. Un arbre qui apprend à dominer le stress, à prendre la vie du bon côté, dans le culte de l’amitié et de la fidélité.
Dans le calendrier celtique, certains arbres jouent le rôle des signes du zodiaque :
Si vous êtes né …. |
Vous êtes sous l’influence du …
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Du 23 déc. au 1er janv. Et du 25 juin au 4 juill. |
Pommier |
Du 19 au 28 fév. Et du 24 août au 2 sept. |
Pin |
Du 1er au 10 mars Et du 3 au 12 sept. |
Saule |
Du 11 au 20 mars Et du 13 au 22 sept. |
Tilleul |
Le 21 mars |
Chêne |
Du 1er au 10 avril Et du 4 au 13 oct. |
Sorbier |
Du 11 au 20 avril Et du 14 au 23 oct. |
Erable |
Du 25 mai au 3 juin Et du 22 nov. Au 1er déc. |
Frêne |
Le 24 juin |
Bouleau |
Le 23 sept. |
Olivier |
L’ARBRE ET LA VILLE
Je suis au centre de cette place,
Depuis très longtemps,
Depuis cent ans,
Et j’ai bonne mémoire.
Jadis nous étions des milliers,
Serrés les uns contre les autres
Et on nous appelait la forêt.
De vieux cerfs venaient frotter leurs bois
Contre notre écorce.
Des lapins avaient établi leur terrier
Entre nos racines profondes.
Les oiseaux par dizaines
Faisaient leurs nids sur nos branches.
Parfois, les hommes venaient nous voir,
A la recherche de bois mort
Ou de champignons.
Puis ils repartaient et nous laissaient
A notre solitude.
Un jour, ils sont revenus, nombreux,
Avec des haches, des scies, des machines,
Et peu à peu la forêt a disparu.
Je suis seul désormais,
Face aux immeubles de béton
Qui avancent vers moi,
Qui me cernent un peu plus chaque jour.
Je me demande souvent ce que je fais là.
Peut-être mon rôle est-il de rappeler aux hommes
Que la nature existe !
Parcs et jardins de nos écrivains