LA
ROSE
Une rose m'a dit dans sa langue florale :
Sais-tu que la vie est simple et bonne en ton jardin
Où naturellement j'éclaire sans dédain
Les murs gris, le dallage à la pierre inégale.
Tu pouvais me cueillir dès le premier pétale
Pour la lente agonie dans quelque vase fin.
Je reste, m'imprégnant des couleurs, du parfum,
Montant de ce terroir et que mon âme exhale.
Je voudrais m'effeuiller par un soir sans orage,
Glisser paisiblement dans ton livre entrouvert
Et, tel un signet, tenir toujours la page
Qui te parle d'été quand gémira l'hiver.
(inconnu)
Il était une fois...
Il était une fois, un parterre de muguet
Envahie de mousse et de lierre rampant.
Seuls quelques brins, les plus ardents,
Perçaient la croûte de terre tassée.
Les lauriers qui le dominaient avaient jeté
Un tunnel d'ombre au-dessus de l'allée.
Le muguet était interdit de lumière et de respirer.
J'ai soulevé la voûte du laurier.
J'ai aéré la terre et replanté les griffes de muguet.
j'ai arrosé avec de l'eau de pluie.
En une nuit tous les brins ont verdi, grandi.
L'un d'entre eux, comme pour me remercier,
Avait entr'ouvert son fragile corselet
pour me donner à voir des perles minuscules et serrées.
Il en va des plantes comme des humains.
Quand ils sont affamés d'amour et de reconnaissance.
Arrachons le lierre sournois de nos chemins,
Qui se nourrit de l'égoïsme et de l'indifférence.
Aérons nos esprits, libérons-nous des à-priori,
Apprenons à nous connaître, à communiquer,
Pour mieux vivre ensemble dans la paix,
La fraternité et l'égalité.
(inconnu)
Une fleur
Je ne suis qu'une fleur et pourtant
Avant d'être une fleur je suis.
Je suis là pour m'épanouir pleinement
Une fois épanouie je libère tout mon parfum.
Fidèle à ma propre nature
Je ne me préoccupe pas de ce que l'on pense de moi.
Je ne regarde pas ma forme
Ni ma couleur, ni la taille de mes pétales.
Je suis là uniquement présente telle que je suis
En pleine harmonie avec la vie
En pleine harmonie avec ma qualité d'être
Je ne suis qu'une fleur et pourtant.
Henryk Witkowski
Naturomanie
Le soleil rayonne dans le ciel bleu.
Les pins sont tout auréolés de feu.
Les oiseaux reviennent bâtir leur nid
Sous les frêles bourgeons pour leurs petits.
Ici, tout est mélodieux, rieur,
Fleurs et arbres exhalent leurs senteurs.
Sur un tapis de mousse et de fougères,
Entourée de genêts et de bruyères,
Je me laisse enivrer de ces essences
A en perdre complètement les sens.
L'espace d'un moment éphémère,
J'entre dans un monde de chimères
Et mon âme sans cesse exaltée,
En quête aujourd'hui de sérénité,
Retrouve enfin sa plénitude
Dans le calme et la solitude.
Mélanie
LE BLEUET
De nos guérets modeste fleur,
De ta corolle demi-close,
S'exhale une suave odeur :
Joli bleuet, d'où vient cette métamorphose !
- Ce matin, par Clara cueilli pour son bouquet,
Je fus placé près de l'oeillet
Entre le jasmin et la rose ;
Du doux parfum qui d'abord t'a surpris
Déjà tu devines la cause :
Rappelle-toi qu'à choisir ses amis
On gagne toujours quelque chose.
(inconnu)
UN DIMANCHE ENSOLEILLE
C'est le premier dimanche de l'année où il fait vraiment beau. Le soleil resplendit dans un ciel bleu sans nuages. La terre rayonne, les oiseaux sifflent. On étrenne les manches courtes, c'est le printemps qui revient avec tous ses plaisirs et ses beautés. Je suis dans la forêt confortablement assise sur un coussin de mousse au pied d'un chêne centenaire. Des sapins petits et rabougris, une unique touffe de genêts d'or, voilà ce qui m'entoure. L'horizon est plus attrayant. Dans une vaporeuse brume cendrée, j'aperçois comme dans un mirage des pins aux fûts droits, le soleil glisse sur l'écorce rutilante et la teinte de brique et de corail. Dans la clairière, où végètent quelques genêts brûlés, roussis, par les gelées matinales et le soleil des après-midi, les grosses fourmis rouges et les moucherons verts et or grimpent, glissent et remontent le long des tiges lisses des fougères. Des fils d'araignées se balancent au gré du vent, les criquets bruissent sous la mousse. Hélas, l'heure passe, il faut partir ! Adieu beau lieu où l'on s'enivre et où l'âme se grise d'idées généreuses et de parfums subtils.
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LES QUATRE SAISONS
REVEIL
PRINTANIER
Quand le printemps
Souffle son nuage de vie
Sur la nature endormie,
Le pollen s'envole au gré du vent,
Poussière dorée sur les fleurs déposée,
Subtil nectar des êtres ailés.
Quand le printemps
Souffle son nuage de vie,
L'arbre remet son habit vert,
La fleur précoce embaume l'air,
Dans les ruisseaux coule l'eau claire,
Tout chante et rit dans l'univers.
Quand le printemps
Soufle son nuage de vie,
L'oiseau revient bâtir son nid
Sous les bourgeons pour ses petits,
Et la terre heureuse se réveille
Sous les baisers du soleil.
Mélanie
DANS MON JARDIN
Dans mon jardin bordé de lauriers,
Délicatement parfumé
Aux essences de cèdre et de muflier
J'aime me promener.
Dans mon jardin ensoleillé,
Des fleurs aux couleurs de l'été
Poussent à leur gré
Sous mes yeux émerveillés.
Dans mon jardin secret
Où nul ne peut entrer
Coule une source affinée
Qui vient étancher ma soif d'aimer.
Ecoute et laisse toi bercer
Par la douce complainte du jardinier
Qui vient déposer sur ta peau dorée
De tendres et chaleureux baisers.
Mélanie
Le Vent
Il pleut sur la nature endormie.
Les oisillons piaillent dans leur nid.
Le vent souffle et les troncs d'arbres plient.
Des éclairs zigzaguent dans la nuit.
Un grondement puissant retentit.
le tonnerre me glace et je frémis.
Les chiens hurlent à la mort effrayés.
Furieux, il vient à nouveau taper
A la porte avec violence.
Les volets claquent puis c'est le silence.
J'entends faiblement dans le lointain
Sa chanson guerrière, jusqu'au matin
Et je m'endors, enfin, épuisée,
Recroquevillée sous mon duvet.
Mélanie
LE MESSAGER DE L'HIVER
Le messager de l'hiver
A mis ses pantoufles de vair
Sa robe de dentelle
Et son voile d'argent brille au soleil.
Il a semé ses cristaux
Dans les chemins, sur les coteaux.
On peut voir des perles fines dans les fossés
Couverts de longs colliers.
Il a déposé sur le sol blanc
Son manteau glissant,
Gelé l'eau des ruisseaux,
Et les coques endormies des bateaux.
Mélanie
J'ai le mal de terre