~~LE DERNIER LOUP (Extraits revue des archives départementales de la Dordogne « Mémoire de la Dordogne » Service abonnement 9, rue Littré 24000 Périgueux).
Les armes à feu et le poison eurent raison de l’espèce dont la régression débute en France à la fin du XVIIIè siècle. De 1798 à 1802 on y tue en moyenne 138 loups ou louveteaux chaque année avec un maximum de 159 en 1802. Très vite on cherche une solution pour réduire les populations car l’abolition du monopole seigneurial de la chasse, en 1789, ne produit pas immédiatement ses effets.
La réquisition de la poudre pour les arsenaux de la République menacée engendre au contraire un répit propice. La première de ces solutions était la battue, ordonnée par le Préfet et confiée aux Lieutenants de Louveterie, très ancien corps d’officiers créée par François 1er en 1520.
L’expérience démontra l’inutilité quasi-totale de ces grandes manifestations dont l’ampleur de conception n’avait d’égal que le désordre et le manque de technicité dans l’exécution. Les maires de plusieurs communes limitrophes devaient réquisitionner au jour défini un certain nombre de tireurs armés de fusils, et de batteurs équipés de bâtons ou de fourches. Citons, par exemple, la battue envisagée dans les bois de la commune de Saint-Saud-Lacoussière le 7 avril 1806 qui prévoyait la participation théorique de 240 tireurs et 280 batteurs…
En réalité, une seule commune envoya 110 hommes… La gendarmerie également sollicitée, devait « inciter » les batteurs à rentrer dans les bois… Parallèlement un système de prime de destruction individuelle est institué par le Gouvernement dès 1796…
Moutons et chiens sont des animaux domestiques qui ne laissent pas le loup indifférent, d’autant que la densité de chevreuils et de cerfs était au XIXe siècle bien inférieure à celle que nous connaissons aujourd’hui. L’augmentation de la population en zone rurale et la multiplication du bétail rendent la présence du loup de plus en plus insupportable.
Les récits d’attaque contre l’homme existent, mais il est difficile de préciser s’il s’agit d’un loup spécialisé dans ce type de proie, ou d’un loup enragé. La rage est partout en France en 1800, même si elle est essentiellement véhiculée par le chien…
Les quatre derniers loups adultes sont tués en 1923, à Firbeix et à Chaleix. Un louveteau est détruit à Sarlande le 29 mai 1929.
Une peinture rupestre de la grotte de Font-de-Gaume relate la présence des loups dans notre région.
Contact : www.eyzies.monuments-nationaux.fr
Grotte de Font-de-Gaume : 4 avenue des grottes 24620 Les Eyzies-de-Tayac-Sireuil.
Tel. 33 5 53 06 86 00 (Nombre de places très limité pour des raisons de conservation).