VIVE LE CIDRE DE NORMANDIE !
ET LA POMME !
Allez, pour vous mettre en train...
je vous emmène aux victoires de la pomme !
Je vous laisse poursuivre la visite par "le pot de chambre de la Normandie" !
Mon vieux ROUEN
Me pardonneras-tu mon vieux Rouen
De t'avoir abandonné ?
Tu sais, au fil des ans
Je ne t'ai pas oublié.
Le vent m'a laissé les odeurs
De tes vieux quartiers,
Et je garde au fond du coeur
Le souvenir de tes cent clochers.
REVERIE
Sentir l'odeur de tout ce qui pousse,
Voir des blés et des épis pleins de grains,
Rêver sur un épais tapis de mousse
Que le monde sera meilleur demain.
Courir dans les champs de coquelicots,
Se baigner dans l'eau claire du ruisseau,
Puis s'endormir sous les pommiers en fleurs
Avec de l'espérance au fond du coeur.
Et maintenant si nous allions faire un tour sur la côte normande, jusqu'à la pointe de la Hague, "le bout du monde", en passant par le nez de
Jobourg ?
COTENTIN, MA PRESQU'ILE
Comme une lumière dorée,
Comme la couleur des épis de blé,
Les ocres du Cotentin
Teintent le ciel de rayons mordorés
Et dessinent sur les murs des ondes de clarté.
Comme une essence rare venue de la terre,
Comme la douce lumière
D'une fin de matiné,
Les roses du Cotentin
Projettent sur le ciel leurs notes irisées.
Comme le bleu du ciel argente les pierres,
Comme des fils d'argent ondulant sur l'eau,
Les blancs-bleus du Cotentin
Illuminent la mer,
Et font scintiller les bateaux.
TEMPETE EN MER
Derrière le sifflement du vent
Je perçois le martèlement
Cadencé des galets
Sur la grève délaissée.
Le souffle de la mer agitée
Pousse les vagues déchaînées
Qui viennent se briser sur les rochers
Et mourir sur la jetée.
Je vois les ondes se propulser
Jusqu'aux proues des bateaux amarrés
Le long des pontons fragilisés
Et les mâts furieux se pencher.
Je frémis en pensant aux marins
Qui sont partis très tôt ce matin
Sur leurs frêles embarcations pour relever
Les casiers et les filets.
Les flots recommencent inlassablement
Leur marche funèbre et j'entends
De nuées en nuées,
Les longs soupirs des sirènes essouflées.
A REGARDER LA MER
A regarder la mer,
De vague en vague,
J'ai du vague à l'âme.
A regarder la mer,
De lames en lames,
Je verse des larmes.
A regarder la mer,
J'oublie le temps qui passe,
L'instant d'une rêverie.
A regarder la mer,
Un voilier s'éloigne du rivage,
Bercé par la caresse du vent.
A regarder la mer,
De doux baisers s'envolent vers deux vies données et aimées.
LE VALLON SAUVAGE
(Octeville - Cotentin)
Le poète se promène dans la Cité,
Immense forêt de béton
Aux écorces décorées de graffitis.
Où trouver le recueuillement et l'inspiration
Loin de la foule et du bruit
Pour savourer l'air pur et parfumé ?
Le poète se met à rêver
D'une ville aux couleurs des saisons,
Aux senteurs suaves des épices,
Au goût de miel et de pain d'épice,
Où se mêleraient dans chaque foyer,
Rires et chants, cultures et traditions.
Le poète s'éloigne rapidement
A la rencontre d'un havre de paix,
Et sa muse endormie à jamais
Se réveille sous la caresse du vent
Qui berce le doux feuillage
Des arbres du Vallon Sauvage.
Allez, on revient à l'intérieur des terres...
LE VIEIL ENCRIER
Dans le vieil encrier du temps lointain
Où l’on écrivait avec des plumes,
Au creux du verre tâché d’encre violette
Sommeille tout le jour un lutin.
Chaque soir, quand les lumières sont éteintes,
Le couvercle de l’encrier lentement se soulève.
Le lutin sort de sa cachette pour lire
Les belles lettres d’amour enrubannées
Et rangées précieusement dans le tiroir
Du Bonheur du Jour.
Gentil fermier,
J’aime brouter l’herbe de tes prairies
Entourée de mes chers petits.
Mais vois-tu je ne m’y sens pas en sécurité
Et je suis sans cesse aux aguets,
Redoutant la perte de l’un des miens.
Si seulement tu voulais y mettre du tiens,
En entretenant tes enclos,
Si tu surveillais ton troupeau
Je pourrais vivre des jours heureux.
Tu sais, je préfère cent fois mieux
Finir ma vie dans une belle assiette
Qu’au bord de la route en miettes.
Signé : une brebis.
LA GIROUETTE
Du haut de son clocher,
Quelque soit le temps,
Que le soleil brille
Ou qu’il pleuve,
Elle sait d’où vient le vent.
Du haut de son clocher,
La girouette fait virevolter
Sa robe de dentelle
En faisant de l’ombre
A ses amis les moineaux.
Du haut de son clocher,
Elle est la première
A voir revenir
Les hirondelles annonciatrices
Du printemps.
NATUROMANIE
Le soleil rayonne dans le ciel bleu.
Les pins sont tout auréolés de feu.
Les oiseaux reviennent bâtir leur nid
Sous les frêles bourgeons pour leurs petits.
Ici, tout est mélodieux, rieur,
Fleurs et arbres exhalent leurs senteurs.
Sur un tapis de mousse et de fougères,
Entourée de genêts et de bruyères,
Je me laisse enivrer de ces essences
A en perdre complètement les sens.
L’espace d’un moment éphémère
J’entre dans un monde de chimères
Et mon âme sans cesse exaltée
En quête aujourd’hui de sérénité
Retrouve enfin sa plénitude
Dans le calme et la solitude.
LE PECHEUR A LA LIGNE
Fin mars, il y a dans l’air
Comme un frémissement d’espérance.
La nature s’enivre de rayons.
Le paysage brille de ses couleurs printanières.
Les bourgeons et les fleurs s’éveillent.
Une hirondelle vole au-dessus de la rivière.
Sur les deux rives, les saules pleureurs
Forment un ombrage au-dessus de l’eau claire
Qui pétille autour des truites en éveil.
Le paisible pêcheur au bouchon
Allongé sur la berge sommeille.
DANS MON JARDIN
Dans mon jardin bordé de lauriers,
Délicatement parfumé
Aux essences de cèdre et de muflier
J’aime me promener.
Dans mon jardin ensoleillé,
Des fleurs aux couleurs de l’été
Poussent à leur gré
Sous mes yeux émerveillés.
Dans mon jardin secret
Où nul ne peut entrer
Coule une source affinée
Qui vient étancher ma soif d’aimer.
Ecoute et laisse toi bercer
Par la douce complainte du jardinier
Qui vient déposer sur ta peau dorée
De tendres et chaleureux baisers.
L’ARBRE ET LA VILLE
(Le chêne d'Allouville-Bellefosse)
Je suis au centre de cette place,
Depuis très longtemps,
Depuis cent ans,
Et j’ai bonne mémoire.
Jadis nous étions des milliers,
Serrés les uns contre les autres
Et on nous appelait la forêt.
De vieux cerfs venaient frotter leurs bois
Contre notre écorce.
Des lapins avaient établi leur terrier
Entre nos racines profondes.
Les oiseaux par dizaines
Faisaient leurs nids sur nos branches.
Parfois, les hommes venaient nous voir,
A la recherche de bois mort
Ou de champignons.
Puis ils repartaient et nous laissaient
A notre solitude.
Un jour, ils sont revenus, nombreux,
Avec des haches, des scies, des machines,
Et peu à peu la forêt a disparu.
Je suis seul désormais,
Face aux immeubles de béton
Qui avancent vers moi,
Qui me cernent un peu plus chaque jour.
Je me demande souvent ce que je fais là.
Peut-être mon rôle est-il de rappeler aux hommes
Que la nature existe !.
LE HAMEAU DES VACANCES
C’est un village perché, isolé
Dans une région vallonnée.
Il sent bon le thym et le laurier
Et les petits plats mijotés.
Sur le vieux fourneau en fonte émaillée
Le chuintement d’une bouilloire chromée
Accompagne les conversations animées
Des joueurs de cartes aux mains ridées.
C’est un village tranquille
Où ne vivent que des vieilles gens.
Les jeunes sont partis à la ville
Depuis déjà longtemps.
On y récolte encore le maïs et le blé,
Avec des instruments d’un autre âge.
Quelques vaches ruminent dans un pré
En compagnie d’un cheval de trait.
Tous les matins, le ramasseur de lait
Prend les deux bidons posés
Délicatement contre le mur effrité
De la dernière ferme du village.
Et voilà que des petits écoliers
Sont venus voir leurs mémés et pépés.
Le hameau est plein de gaieté,
De jeux de cache-cache et de chants.
Les vieux écoutent avec plaisir cette vie
Qui leur arrive et sourient. Ils sont émus aussi.
Comme autrefois, le hameau
Sent bon la tarte aux pommes et le chocolat chaud.