LE BELORI
(Le narcisse)
Les dames du Verdon,
De Trigance, la Palud,
Bargème ou Brenon,
Récoltent, le printemps venu,
Le bijou des prés,
Pour en faire des bouquets.
Une longue tige élancée,
Des pétales joliment ciselés,
Une fine dentelle vermillon
Couronnant son cœur,
Le bélori exhale ses senteurs
Dans toutes les maisons.
ROUSSILLON
Entre la Durance et le Lubéron,
Se niche le village de Roussillon.
Les couleurs chaudes de ses maisons
Egaient ma palette au fil des saisons.
LE MARCHE
Au marché de Pont-Saint-Esprit,
Sur les étals de légumes et de fruits,
Senteurs et douceurs du midi
Incitent les chalands à la flânerie.
A l'ombre des platanes accueillants,
Les touristes s'arrêtent un moment
Pour respirer la douce brise du Mistral
Et se laisser bercer par le chant des cigales.
LA CHARTREUSE DE VALBONNE
Sagement alanguies dans des bosquets
Ou lovées dans un écrin de verdure,
Les églises médiévales
-Pur art provençal-
Incitent le voyageur à méditer.
Les clochers aux lignes sans fioritures,
Emergent parfois timidement
D’un dense rideau végétal,
Ou surgissent fièrement
Au détour d’un sentier.
Des icônes et des fresques murales
Ornent voûtes et fines colonnes.
Entourée de bois et de vergers,
Pudique au fond de son vallon,
Loin de toute agitation,
La Chartreuse de Valbonne,
Respire l’encens et la sérénité.
Dans l’air flotte un parfum d’éternité.
LES PIERRES
Profanes ou sacrées, les pierres
Semblent à jamais endormies
Dans des bosquets de chênes verts.
Le vent qui gémit semble résonner
Du fracas des armes et des cris des blessés.
Elles respirent et chantent sans fanfare,
Des complaintes et des litanies,
A la gloire de César,
Au camp des romains
Et dans l’oppidum de Laudun.
LE RHONE
Il frémit, il frissonne,
A l’approche du Pont-Saint-Esprit.
Il bouillonne, il rugit,
Puis il se calme, scintille et rayonne.
Sur ses rives ombragées,
Poussent le myrthe et le grenadier,
Figuiers et oliviers,
Cèdres, et cyprès.
Le chant des rossignols et des cigales,
Accompagne la brise du mistral.
Vautours, éperviers et orfraies
Animent les vertes oseraies.
Sur ses bords fécondés par le limon,
S’épanouissent la foi, l’art et les chansons.
Cultures et traditions,
Renaissent à chaque saison.
Lorsque la nuit étend son voile foncé,
La lune miroite dans ses eaux apaisées,
Des étoiles éclairent les citadelles,
Il s’endort d’un sommeil éternel.